lundi, mars 20, 2006

Elles disent... # 1

Elle dit :

J’essaie de vous échapper…

Je cours. Putain de petite créature parano de merde. Ton sexe m’assaille. On croyait pouvoir me réchapper… Je n’ai pas l’imaginaire heureux ; je ne vois pas où j’en arriverais. Mes préjugés m’étouffent. Je suis un violent rejet de moi-même.

Si le temps veut m’assassiner il a beau courir : je cours plus vite que lui même en dormant. Je n’aime pas les hommes, je n’aime pas les femmes, je n’aime pas grand chose. Mensonges ; toujours mensonges. J’aime à peu près tout, si ce n’est les idées que je me fais. Le réel me fuit. Celui-là c’est mieux qu’un sprinter si on veut filer la métaphore. Ça n’intéresse personne : le jour ne s’arrête pas, aucun arbre ne va se pencher sur mon passage. Je suis une naine enfermée dans un corps trop grand, mais je ne cours plus après personne. C’est mieux comme ça.

J’ai envie de toi.

Tu es loin alors j’assume et je masturbe, je masturbe un corps qui ne veut pas se laisser faire. Qui a toujours la tête ailleurs. C’est mieux comme ça. J’embrasse des hommes qui fondent un peu trop vite, j’embrasse des hommes qui ont la tête ailleurs. C’est encore mieux comme ça. Chacun plonge dans son infini personnel, la remontée est toujours difficile. On n’échappe à rien en revenant.

Mon corps glisse entre d’autres mains. Les moments me portent de l’un à l’autre parce que la solitude corporelle c’est plutôt difficile. Je ne crains pas l’ennui, mon esprit s’occupe en chimères : c’est plus facile comme ça.

J’ai une érection de tout mon moi. Je ne sais plus parler, je me cabre. J’ai vu par où m’enfuir alors un peu de calme m’envahi.

Le matin ne demande pas grand chose… Ce n’est que l’absence de ton café qui me perturbe. Ça sent bon dans ton lit. Ça sent toi et moi… courbaturés.

C’est trop facile de se battre soi-même… En battre un autre c’est déjà un cran de plus, mais battre tout le monde : alors c’est l’envolée !

Je dis des conneries : la violence est laide, sauf quand elle s’incarne dans ta bouche. C’est un peu la même énergie, probablement des fils voisins dans le cerveau. Ta queue m’immole et j’adore ça. J’ai beau hurler à la féminité de reprendre ses droits, elle n’en a rien à foutre, elle adore foutre la pauvre.

Voilà une ivresse dont on se lève gênée…

Les autres femmes posent problème. Que penser? On dit que les femmes sont des traîtres. La patrie du sexe n’en sait trop rien. Probablement que dans cette guerre-là c’est chacun pour soi… mais moi j’étais pour toi.

Le jour, je ne sais plus où m’endormir et le soir, alors je ne le veux plus. J’aime bien le soleil ; c’est une bonne chose, mais c’est tellement chaud qu’on dirait que je vais m’évanouir. C’est pas bon signe quand il fait encore trop clair les jours gris…

Pas de panique : c’est juste que la lumière est blanche ces jours-là.

J’ai pas envie de continuer sans cesse la même chose. Sauf peut-être une seule qui me prend d’un seul mouvement et transcende tous mes sens :

Ainsi, c’est la jouissance.

Hymne à ta fougue que rien n’arrête.

Hymne à mon désir pour toi que tout attise.

Tu m’embêtes ; tu me casses la tête. Je t’aime trop sans réponse.


(de Mademoiselle Cabana, Elles disent, pour l'instant inédit)

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

j'ai lu tout le texte en croyant que c'était toi, caustique, qui l'avait écrit (toujours à côté de la plaque...) et j'y croyais, et je sentais un drôle d'écho parfois avec moi-bichette...et puis à la fin: "ah mais non c'est pas lui en fait c'est elle, aaahh..."
menfin c'est beau en tout cas.
voilà.

8:16 AM  
Blogger Magenta said...

oui, très intense ce texte!

12:04 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ça m'a rendue toute chose.
je vais reviendre.
Ça c'est certain.
:)

11:42 AM  
Anonymous Anonyme said...

Cool blog, interesting information... Keep it UP »

6:03 PM  

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