vendredi, novembre 03, 2006

un rêve

une maison de campagne, un ciel gris -

un voyage de nuit en renault 5 rouge, à travers des petits villages, éclairage se reflète sur les murs jaunes des maisons en vieille pierre

je voyage seul

j'arrive dans cette maison que je ne connais pas - tous sont là - papa, maman, anne-lise, fabien - on est là parce que fabien est mort, mais fabien est là quand même - ce n'est pas la maison de famille, ce n'est pas la maison de nouzilly, quoique peut-être (mais différente, plus près de ce que c'était quand on est arrivés, quand il n'y avait encore que la maison et rien d'autre : pas de terrasse, rien)

on est jamais là tous les cinq en même temps, il y en a toujours 2 qui dorment (maman et anne-lise, je crois, puisqu'en fait je ne les vois jamais)

dehors il pleut ou il fait gris

on devrait partir se promener dans la campagne mais on ne la fait

on est paresseux

il y a la télé qui montre des jeunes faisant du skate sur les façades des immeubles de banlieue

vertigineux - la rampe commence en bas et monte jusqu'en haut des immeubles, ils descendent les murs à toute vitesse en rebondissant sur les fenêtres ouvertes (fenêtres sont pas des fenêtres normales, mais sont comme fenêtres à la cité U - elles s'ouvrent de bas en haut)

tout le monde, tous les habitants et bien plus encore sont en bas dans la cour, le nez en haut, la bouche ouverte, et regardent les évolutions des skateurs - il y a aussi plein de caméras, il y a la police (mais pas sarkozy je crois) - ambiance de fête, très conviviale, tout le monde est ensemble pour célébrer quelque chose

ils ont résolu le problème de la violence dans cette cité-là - les garçons (parce qu'évidemment ce ne sont que des garçons) sont heureux de skater comme des malades toute la journée) - ils ne pensent plus à tabasser le premier ou la première venu pour se filer des frissons - ils ont l'air heureux

curieusement aucun mort n'est à déplorer depuis cette histoire - tout le monde y trouve son compte

papa fabe et moi on regarde ça à la télé et je ne sais pas pour les autres mais moi ça m'emmerde royalement - je voudrais demander à fabien s'il voudrait pas aller faire un tour dehors, parce qu'ici j'étouffe, mais je crois que je n'ose pas - je ne veux vraiment pas qu'il me dise non

je suis crevé et je vais piquer un somme

mon gros sac rouge dans la chambre, plein

quand je me réveille, il fait jour, il doit être à peu près onze heures - papa maman et anne-lise sont là mais pas fabien, je comprends que cette fois il est parti et que je ne le reverrai jamais - je n'arrive pas à croire qu'ils ne m'aient pas réveillé, ça dépasse l'entendement - je ne dis rien

je vais dehors, je suis hanté par la pensée de mon sac rouge

quelqu'un est là, invité à manger, on est resserrés autour de la minuscule table carrée de la cuisine, je suis coincé dans le coin du mur, c'est papi qui est là, il est jeune (une cinquantaine d'années) - il ressemble à Philippe-M. je crois comprendre qu'anne-lise aussi est partie - elle vient juste de partir, je dis qu'ils auraient pu me prévenir, je demande quand est-ce que fabien est parti - je capte le regard de papi-pm et je comprends que je viens de dire quelque chose qui blesse - et d'un seul coup je réalise que fabe est mort et qu'il ne vient pas juste de partir - qu'il était pourtant là et que j'ai pas fait ce que j'aurais dû, que j'aurais dû aller marcher avec lui, qu'on aurait discuté, je réalise que c'était la dernière accasion et que je l'ai gâchée, que je ne pourrais jamais plus aller marcher et discuter avec lui - je n'arrive pas à croire qu'ils n'aient pas voulu me réveiller

je me mets à pleurer, très amèrement

et en même temps ça ne veut pas sortir

je suis sur la route avec anne-lise, c'est la tombée du jour, je suis en r5 rouge avec elle, elle tient une carte entre ses mains mais ne la regarde pas - nous restons silencieux

on arrive à un petit village qui doit être saint-paterne, sauf que les maisons sont faites de la même pierre qu'en dordogne - jaune doré, très beau

les rues sont très étroites, et pourtant il y a des voitures garées partout, il faut aussi circuler entre des plots en pierre

la maison de tim donne sur la rue principale, je m'arrête pour voir où on pourrait se garer, sans doute un peu plus bas j'entrevois un parking - il sort sur le pas de sa porte - anne-lise sort de voiture pour lui dire bonjour, il me dit que devant sa maison il y a justement une place - c'est vrai il y en a une, mais je me disais que ça ne laisserai vrament pas beaucoup de place pour passer - je décide de suivre son conseil, passe en marche arrière, tente un créneau, quelque chose crisse et je sais que c'est la carrosserie qui frotte contre les murs, mais je continue. une fois la manoeuvre terminée, je me rends compte qu'il y a une autre voiture garée de l'autre côté de la rue et qu'il n'y a plus la place de passer - je leur dis donc que je vais me garer plus loin, je redémarre avec anne-lise et vais me garer quelques ruelles plus bas

le village où tim habite a l'air très vieux mais c'est superbe avec le soleil qui se couche, la lumière qui brille et baisse - ça ressemble beaucoup à sarlat, mais je crois qu'on est en touraine - les rues ne sont en fait que des ruelles, tout ce qu'elles en sont - il y a un puits en face de la porte de la maison de tim - il est comme d'habitude je crois, il agit comme si de rien n'était, mais je sais que fabien est mort

sur la table de tim timbre fiscal pour l'année à venir, et billet de dix, peut-être des dollars, sans doute des dollars en fait, mais ça ne ressemble pas à des dollars - je sais que le timbre est à moi, je ne sais pas à quoi il peut servir mais je le prends quand même - le billet est sûrement à tim - ce que je me dis après l'avoir déjà pris - quelque chose me distrait et m'empêche de réfléchir davantage à la question - je crois qu'on repart