l'énergie des seuils
l’œil qui me regarde est une planète
une porte ouverte
un autre monde
le vent vineux a perdu sa pitié pour les pierres
la peau saigne dans toutes les directions
au centre
partout
des brutes aux brins dardés s’en vont gêner leurs brus
des cœurs en papier se plient et se déplient sans rêves
des charrettes désertiques quittent des bagnes désertés
[ au centre on pourrait tout voir si on était un point
si on était rien ]
dehors
fatigué par la peau
l’esprit tuméfié
au centre on pourrait tout voir
je ne sais pas quand je parle ou quand j’ai peur
et si sur le fond des tasses
se lisent
les vies en fuite
rien
mes émotions
mes péchés
élastiques
brûlants
je veux mon évasion
mettre toutes ces viandes les unes dans les autres
par défi pour les bouchers
m’asseoir sur ces supplices
ces surfaces indésirables
sans vice
sans plus d’acide
je veux
cacher mes transes à l’ombre de ton sourire
m’en aller suivre un voyageur immobile à la trace
[ au centre on pourrait tout voir si on était un point
si on était rien ]
à califourchon sur la crasse de mon canon crétin
le soleil me nuit le soir venu
les mouvements sont des stations impuissantes
au centre on pourrait tout voir
au bord de la nuit j’ai mon mot à dire
je serre un bout d’oreille qui s’étire à l’infini mais n’entend plus rien depuis longtemps
toi
dans des prisons tristes tu t’envoles
voyages en deux dimensions
tu -
j’éteindrai mes paroles sans étreindre ton corps de paille
[ au centre on pourrait tout voir si on était un point
si on était rien ]
en vue d’éviter la perte
je recherche
l’unité utile
les membranes vidées même du manque
des stances épileptiques agitées dans les airs
triste, tardive sous le vent la goutte de mort
qu’aucun d’entre nous ne verra jamais
même pas la quête de l’amour
les signes - leur morale d’ailleurs - qui nous épuisent
j’ai perdu la vie dans tes réponses - des constructions abstraites
autrefois j’ai juré fidélité à mes prisons
sans espoir d’arriver à bon port
[ au centre on pourrait tout voir si on était un point
si on était rien ]
au centre on pourrait tout voir
sur le pont d’un avenir d’eau froide
un inconnu
voyageur magnifique
nu ou couvert de boue
en l’air le soleil s’envoie la lune en douce
les astres s’exhibent et défient la décence des braves
un désert de pressions glacées entoure un oeil
posé sur une assiette plate
aussi invisible et intouchable que la main de Dieu ou les restes d’amour entre les restes d’hommes
et si sur le fond des tasses se lisent les vies
enfuies
et si les rythmes ont pris la tangente à l’horizon des raisons
les murs travaillent
effrénée la fin recommencera
j’adieu demain en pleine transparence
des morceaux de meurtre stockés sur nos langues
enfourche un cheval pâle
la face éclatée en millions de morceaux
[ au centre on pourrait tout voir si on était un point
si on était rien ]
harnachés de lumières
tes yeux lèvent des questions - un moment de pure vérité -
et les acteurs jurent crachent
lèvent les yeux et meurent
au centre
se rhabiller
calmement
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2 Comments:
mon vieux c'est beau.
merci bichette...
j'ai lu ça mardi dernier dans un café plein de jeunes gens en littérature comparée. quand je levais la tête c'était vraiment bizarre par moments. expérience assez moyenne.
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