vendredi, janvier 27, 2006

laissez compter...

sous le soleil, les portes closes
les yeux en quinconce
embusqués
à l'affût de la moindre parcelle de ciel bleu
reflétée dans la paume des mains des suivants
ou dans les traces de pas des précédents
déjà effacée dans des demi-flaques
parce que le temps de nos présences
commence toujours à fondre
le temps est soluble
le temps de bleu alloué
est soluble
et cela pose de nombreux problèmes
qui eux sont insolubles
tandis que continue l'embuscade
absurde
l'affût
l'attente de cet espace
tandis qu'affamés de l'écume du temps et
armés de lances ridicules et
accroupis dans la boue des jours
en état de veille prolongée
je nous surprends souvent
à attendre ce qui est déjà

jeudi, janvier 26, 2006

Florise L...

Florise a 17 ans, et s'occupe de ses affaires, quelque part dans le centre de la France.
Si vous aimez, n'hésitez pas à le lui écrire:

flo0113@hotmail.com

héhéhé bandes de p'tits malins et p'tites malines.

c.

Florise L. ...


lundi, janvier 23, 2006

au fait...

Donc c'est qu'aujourd'hui on vote de ce côté-ci de la grande flaque.
Et que pour certains on croise les doigts, sans trop d'espérances, pour ne pas se taper un autre gouvernement conservateur - je dis un autre parce que c'est à croire que, à l'exception de l'espagne où zapatero fait son spectacle depuis bientôt deux ans, il me semble que le monde "occidental" est submergé depuis quelques années par une vague conservatrice pas glop. (il paraîtrait que Tony Blair est travailliste, mais on ne dispose plus de preuve formelle depuis quelques temps déjà...)
Bon.
C'est très étrange mais j'ai toujours du mal à les trouver sympas les pas glop. J'aime pas leurs cravates, et ils sont toujours rasés de près. Tous détails qui ne m'inspirent pas la confiance. Je ne sais pas. Quelque chose ne passe pas. Si je reprends de la galette ? - non merci ça ira...


et puis...
recommandés du jour - comme d'habitude 'y a pas d'ordre, hein?

a) art brut - bang bang rock n'roll (2005)
b) animal collective - sung tongs (2003)
c) compilation Liability (webzine), à télécharger gratuitement:
http://www.liabilitywebzine.com/?ac=non&contenu=compile&position=3

et bon appétit bien sûr !

samedi, janvier 21, 2006

les recommandés du jour

bon...

1) jens lekman - "at the department of forgotten songs" (1998-2004):

http://www.secretlycanadian.com/jenslekman/dept.htm

un petit répertoire de 18 démos à télécharger gratuitement, par ce petit génie de la pop maison qui nous vient tout droit de suède... je vous recommande chaudement "to do impossible things", qui est, je vous le dis très sérieusement, la plus belle chanson que j'ai entendue en 2005 ! et de loin...
son dernier album "oh you're so silent jens" est aussi dans les bacs, et comme on pouvait s'y attendre il est très bien.
bref.
A DECOUVRIR ABSOLUMENT, BORDEL !!!

2) dead man ray - "trap" (2001)
deuxième album d'un des innombrables groupes de rudy trouvé, ex-membre fondateur de dEUS (qu'il quitta quand il commença à comprendre qu'il allait devenir une rockstar s'il restait embarqué là-dedans). dead man ray semblant à son tour virer succès potentiel, il semblerait que le bougre se consacre désormais davantage à la peinture. cet homme est un héros de la scène rock alternative belge depuis 15 ans.
www.heavenhotel.com
si ça vous intéresse d'en savoir un peu plus...

3) un classique pour la route:
Pavement - "Slanted & Enchanted" (1992) - le premier album d'une bande de californiens allumés dansant en cercle autour d'un certain stephen malkmus (chanteur braillard et guitariste aux bras maigres) faute d'avoir rien d'autre à faire...

vendredi, janvier 20, 2006

sans façons...

en face de l''arrêt de bus à 9.35 une femme court les bras chargés de sacs en plastique
elle court mais ne tombe pas
des taxis rangés en file indienne, même modèle
ça klaxonne quand quelqu'un veut s'insérer dans ce petit ballet immobile.
à l'intérieur du bus les vitres sont sales ça donne l'impression qu'il y a des choses à remarquer
mais je ne sais pas
les gens sont attachants je trouve, dans le bus
ils ont tous leur histoire
et cinquante monologues intérieurs dans ce bus et
ça frôle la cacophonie
il y a les beaux gosses et les petits vieux
les filles inquiètes les gars malchanceux
il y a des rayons qui sont projetés à travers les vêtements
il y a l'autre qui fait mine de s'en foutre
celle qui regarde compulsivement son cellulaire toutes les deux minutes
il faut quelque chose où se concentrer
les bottes simili fourrures un rien exaspérantes
se répandent comme des virus dans la population féminine
une femme un peu âgée monte et va s'asseoir au fond du bus
avec son homme de 10-15 ans de moins qu'elle
amoureux comme des adolescents ils
s'attrapent des sourires en s'embrassant
sans essayer d'être confidentiels
mais en restant magnifiques
elle doit avoir dans les soixante-dix ans
porte une espèce de béret fleur dans les tons mauves
elle a bon goût
elle a dû être superbe dans sa prime jeunesse
parce qu'elle l'est encore
c'en est hallucinant
elle n'est pas riche mais
elle a eu beaucoup d'amour dans sa vie déjà
donné reçu et
elle en a encore des tonnes à échanger
des kilomètres de jouissance en vue
il fait un peu gris aujourd'hui
mais aujourd'hui c'est le gris des rêves en vue
le gris du sel sur le bout de la langue
le gris des mots qui se perdent dans le coton
le gris des auras qui valsent au-dessus des têtes
le gris des sourires qui guident l'hiver


les recommandés du jour
= television, reunion album, 1992
= ween, chocolate egg, ????
= graham coxon, the sky is too high, 1998

mercredi, janvier 18, 2006

attention verglas

bon pas de panique...
tout va bien...
je repars à zéro...
je ne sais rien de ce qui s'est passé...

en fait pas de peur à avoir il ne s'est peut-être rien passé
de sueurs froides
en sueurs froides
c'était la fièvre
l'hallu totale
il fallait voir
leurs bouches arrondies
leurs culs ornés de dents
les blattes entre les doigts de pieds
la queue entre les mains

aujourd'hui ça glissait
c'est pour ça
de vrais guerriers dans les rues
avec casque en fourrure et tout

ooh je suis fatigué
je voudrais juste
m'allonger
écrire des chansons
m'allonger sur un manteau de pluie

dimanche, janvier 15, 2006

vendredi 13

grosse leçon des familles
dans la série "le bon sens infligé par vos aînés"

il ne vous arrivera rien si vous ne sortez pas de chez vous...

vous ne serez pas jetés en prison
vous ne serez pas touchés par la grâce

il faisait beau vendredi 13
il faisait chaud
alors j'ai pris mes chaussures à trous
j'ai embrassé mademoiselle d.

et j'ai pris la route de mon dusty's des familles
le visage souriant
les mains dans les poches
la clope au bec

la neige fondue faisait des flaques qui
s'engouffraient dans les trous de mes chaussures
mais il faisait beau vendredi 13
il faisait chaud
alors j'en avais pas grand chose à foutre
je pensais à mademoiselle d.

arrêté par mes lacets défaits
je me penche
je me relève
un vieux bonhomme est devant moi
me fait remarquer que les gens ne regardent pas sur quoi ils marchent...

j'avais donc le pied sur un billet de cinq dollars
du genre de ceux qui allaient me payer mon petit déjeuner

il l'a ramassé et me l'a tendu en disant
"c'est le troisième que je ramasse depuis que je suis sorti
il y a un quart d'heure
en ville les gens jettent l'argent par leurs fenêtres
par ici les fenêtres des voitures ont des trous
qui laissent passer toutes sortes de choses
mais restent imperméables aux sourires"

je lui ai souri, il m'a dit qu'il avait 81 ans, qu'en somme il n'avait rien contre les maudits français du moment qu'ils aimaient bien le québec (je n'ai pas pensé à lui demander ce qu'il savait de notre juppé national, en vacances d'inélections quelque part sur la rue bernard...) et qu'ils n'étaient pas parisiens (ce que, par chance, je ne suis pas), qu'une de ses ancêtres avait accompagné sainte marie de l'incarnation dans sa traversée, qu'il allait continuer sa promenade et peut-être ramasser d'autres billets doux dans les flaques.

ah les rencontres rencontres éphémères
pleines de moustaches souriantes

en général
vous limitez les risques
il n'arrivera rien si vous restez chez vous
vous ne serez pas jeté en prison
vous ne serez pas touché par la grâce
vous ne ferez pas de rencontre éphémère

il faisait beau vendredi 13
il faisait chaud
je suis rentré limiter les risques
avec un sourire au coin des lèvres
j'ai embrassé mademoiselle d.

jeudi, janvier 12, 2006

c'est l'époque...

"Que les puces d'un millier de chiens galeux infestent le cul de celui qui te gâchera une seule seconde de 2006. Et que les bras de celui-ci deviennent trop courts pour qu'il puisse jamais se le gratter." (Yvette Vasseur)

lundi, janvier 09, 2006

fatigue intellectuelle

une glace vaguement noire s'invite sous mes docs
et maintenant
j'ai mal au cul.
au débat tout le monde parle de changement mais
où ont-ils mis les clés de la boîte à idées?
(ça c'est un cliché, mais malheureusement...hahaha)
je voulais juste des réponses, on m'a dit que le pire était encore à venir
je voulais savoir
moi aussi je voudrais qu'il y ait un sens à tout ça
et c'est dingue pendant ce temps je fatigue
je suis aussi déçu que n'importe qui de ce qui se passe avec ce clavier par moments
ben étrange tout ça
mais malgré tout
je suis heureux
tout me paraît mystérieux ce soir mais je suis heureux
mon corps se plaint en couvrant 7 octaves
mais je suis heureux
pffou
à la radio ils discutaient de l'opportunité ou non de construire plus de prisons
les sociétés occidentales se ressemblent un peu
malgré tout
aaah...
j'ai les pieds mouillés
et je perds l'équilibre

samedi, janvier 07, 2006

des noeuds sur le pont de brooklyn

lever le nez
le brouillard a bientôt vécu
les enfants sautent dans les flaques
à pieds joints

je suis une roue

j'ai plus touché terre depuis un petit moment en tous cas

avis aux amateurs (trices)...

Luna, fanzine dont je suis l'heureux co-éditeur, commence à vouloir sortir un troisième numéro de dessous sa coquille. Luna s'intéresse à toutes formes de création écrite (essais, nouvelles, poésies, BD) et attend vos textes. Toute personne qui s'y voit publiée reçoit un numéro gratuit du zine, qui soit dit en passant est diffusé dans la mesure de nos humbles moyens entre Montréal et...la France entière...

venez nombreux(ses)... et si c'est pas pour celui-là, que ce soit pour le prochain!

caresse et bises à l'oeil

mercredi, janvier 04, 2006

and the winner is...

la lumière à peine visible du dehors, je suis quand même rentré, un peu en douce parce qu'on ne sait jamais, hein de nos jours, on a vite fait de tomber sur un ou une pas net(te) qui vous dézinguerait en moins de 2 coups de cuillère à grand-mère à pot - et il faut savoir que la cuillère à pot de grand mère atteint bien les 7 kilos 833 avec le poids des années - une fracture du crâne et hop ! on n'en parle plus... Enfin si un peu quand même peut-être. Voyons donc...

elle, ou lui: "Remarquez 'y a jamais eu grand chose à en dire, c'tait peut-être un bon zigue, personne n'en a jamais rien su, et encore, allez-y voir, pour vous mademoiselle qu'est-ce que ce sera, roses ou chrysanthèmes?"
et lui: "vous enverrez mes cendres dans l'espace, SVP, et sans adresse de retour. Pronto !"
et lui: "beat me up Scottie"
et elle: "c'est tout de même étrange l'existence..." - coucou chérie !
et lui: "je n'irai nulle part sans ma copie vinyle originale du premier album des Merry Go-Round, signée par le bassiste manchot du groupe après leur dernier concert en 1967, 5 minutes avant qu'il ne se fasse arracher le deuxième bras par le train privé de Mick Jagger (dont la rumeur veut qu'il ait été conduit par Keith Moon, aussi plein qu'une botte comme de raison), marquant aini l'arrêt définitif d'une carrière qui s'avérait prometteuse - mais s'agissait-il vraiment d'un accident?"
et lui: " Vous n'oublierez pas notre petit arrangement en ce qui a trait à ma béatification n'est-ce pas ?"
et eux : "nous n'avons pas supporté la nouvelle chanson française, on a su résister à tout, mais ça c'était vraiment trop. Pire que la mixomatose, ils l'ont fait..." (je cite de mémoire là)
et elle: "belle vie, hein. Ah ça oui une belle vie. Et peut être à un de ces jours. Et puis merde. Embrasse-moi. Merde."
et lui: "on est en quelle année déjà? 2004?"
et elle: "..."
et elle: "j'voudrais un bébé chinois c'est les meilleurs."
et lui "j'adore regarder danser les gens... je trouve ça fascinant...au bar du Louxor...regarder danser les gens...j'adore j'adore j'adore j'adore...j'adore"
et lui: "vous portez superbement le béret mademoiselle"
et eux: "..."

Mémoire en vrac, tout ce qu'on a pu glaner dans à peu près un kilo cinq de bidoche étalé sur le tapis du salon de mamie. J'voulais juste lui faire une surprise. C't'un peu con comme chute.

et puis merde. Bonne année 2006 à tous et à toutes.