lundi, juin 26, 2006

attention ça pique

tiens ça fait longtemps que je n'étais point revenu ici
c'est qu'on dirait qu'on pert un peu le rythme et l'envie
il faut dire qu'il paraîtrait que c'est l'été
même si je ne suis pas sportif
je me découvre à chaque fois plus d'imagination quand il s'agit de perdre mon temps
les projets pour l'été s'éloignent
il faut écrire mais avant d'écrire il faut lire, réfléchir, relire, écrire, réfléchir
s'enterrer sous la paperasse
regarder les corps danser
faire la cartographie des gouttes de sueur
zigzaguer entre les moustiques, agressifs et persévérants dans ce foutu pays
renoncer temporairement à l'ukulélé sous l'excuse fallacieuse d'une panne d'accordeur
(quand on est trop paresseux pour avoir l'oreille des anges)
en profiter pour ne pas écrire de chansons que de toutes manières personne n'écoute
restent les sexes qui se rencontrent et s'épuisent toujours à en faire trop
je me sens modérément gagnant
mais j'ai enfin fini de monter les images de "Ribambelles"
(film tourné en mai et juin 2005 avec les moyens du bord)
bref.
j'imagine que tout va à peu près bien
comme on peut.
soyons désinvoltes

jeudi, juin 08, 2006

inédit - Gérard Lemaire

Je n'ai pas de première phrase à offrir
Le vent me dépasse encore
Pas celui des cimes il me lèche les aisselles
avec ironie
Je suis retourné en arrière dépouillé
Renversé d'un coup
La parole a éclaté sur nos yeux d'affamés
Aucun d'entre nous n'a vu le jour
Les rideaux sont tombés sur la scène avant que
nous esquissions des pas
Le monde s'est construit sur nos dépouilles
au-delà des démences
Toute trace des tentatives ont été effacées noyées
Je ne me souviens que d'un mort lyrique maintenant
C'est un compagnon que je vois moins vêtu que
l'Ambassadeur d'Holbein
il parlait trop vite
et il a été happé par le vent
Ses haillons le portent sur les travées d'un
manège d'air
Je ne sais quels échos reviennent dans les charges
et les dragonnades
Quelque chose de noir s'agrippe
Sur ce palier flottant si immobile